lundi 27 juin 2011

Musidora

Années 1910, 1914, 1917... Colette conquiert, en même temps que son indépendance, ses premiers galons d'écrivain. Elle a finalement divorcé de Willy, non sans vivre comme un déchirement ce qui fut, de la part de son mentor, une répudiation. Elle a quarante ans, est connue pour les Claudine et les Dialogues de bêtes. Ce n'est encore qu'une mince célébrité, fragile. Elle gagne sa vie comme actrice, mime, danseuse. Journaliste, aussi.
        
Colette dans " La Chair "
   
C'est la guerre. Dans le Paris de " l'arrière ", des peintres inventent le cubisme, des écrivains écrivent, des cinéastes s'emploient à faire vivre le septième art naissant et encore muet. La vamp de l'époque, en France et en Italie, est Musidora, de son nom de naissance, Jeanne Roques. Son visage aux grands yeux charbonneux, sa silhouette moulée de noir font partie de la mythologie, comme outre Atlantique le carré et les perles de Louise Brooks. Elle est la fille de Jacques, compositeur et théoricien du socialisme, et de Marie Clémence, peintre, et grande combattante de la cause féministe.
    
Cette jeune femme sensible s'essaie à la réalisation dès 1916, en adaptant pour l'écran des romans de Colette. Elle consacrera plus tard sa vie à l'écriture et à la mise en scène, avant de collaborer avec Henri Langlois à la Cinémathèque, à partir de 1944. Elle s'éteindra en 1957.
   
Musidora 
     
    
La rencontre entre les deux femmes ne fut pas seulement professionnelle. Peu connue, leur liaison révèle la jalousie, l'instinct de possession de Colette. Un soir à l'Opéra Garnier, elle rencontre Musi accompagnée d'une autre jeune femme, à moins que ce ne soit un jeune homme. La prenant à part, lui serrant durement le poignet : " Je t'interdis de sortir avec ça, tu m'entends ? Je te l'interdis ! " 
       
Chacune vivra sa vie et ses amours. Elles resteront amies.      
      

2 commentaires:

  1. Un siècle après la création de " La Chair ", Colette connaît un joli succès posthume. Ce post, "Musidora", est en effet le plus visité depuis la création du blog : il a été regardé quarante-six fois, loin devant la médaille d'argent qui revient à "Mère et fille", trente-et-une fois. Georges Wague, le grand mime, professeur, ami et partenaire de Colette, que l'on voit sur la photo fasciné par ses seins, doit être doublement aux anges… Avouez-le, bande de canaillous, c'est ce sein blanc, en pomme, étonnamment libre et heureux, qui vous fait cliquer ?

    RépondreSupprimer
  2. Un an plus tard, avec 254 visiteurs, Musi et Colette sont détrônées par Barbara, qui a amené à elle 264 fans ou curieux. Succès disproportionné en regard de la moyenne des autres posts (autour d'une cinquantaine de visites), et que je ne m'explique pas… Une faille, une niche dans les moteurs ?

    RépondreSupprimer