« – Oui…
Figure-toi que mes machinistes, mes électriciens, mes menuisiers du studio
viennent de m’informer qu’ils sont en grève.
– Alors ?
– Alors
rien. J’ai quitté le studio.
– Vacances !
Repose-toi. C’est toujours ça.
– Justement
non, ce n’est plus ça. J’ai follement travaillé depuis quelques années. La
nuit, le jour, le dimanche. Sur le plateau, sur la table du restaurant, sur
l’herbe à la campagne, sur le papier. Autrefois c’était le travail qui, me
tombant dessus, me laissait pour mort. A présent, je ne sais plus m’arrêter de
travailler, si ma pause n’est pas prévue de très loin. On m’ôte encore une fois
mon poison. J’ai mal dans mes jointures. Il est midi moins le quart. Je n’ai
pas encore faim. Je n’ai plus faim. Qu’est-ce qu’on fait, à midi moins le
quart, quand on ne travaille pas ? J’ai oublié.
– Reste
chez moi.
– Je
ne peux pas. On ne reste pas chez toi à midi moins le quart.
– Où
veux-tu aller ?
– Justement,
je ne sais pas. Je vais essayer d’aller chez moi…
Au
ton dont il le dit, il semble courir une grande aventure.
– Regarde-moi passer dans le jardin : je suis sûr que je vais marcher de travers. »
– Regarde-moi passer dans le jardin : je suis sûr que je vais marcher de travers. »
Le Fanal bleu
Hey !
RépondreSupprimerÇa marche, prouesse de la technologuie :-)
RépondreSupprimerOn écrit "technologie".
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