mardi 13 août 2013

La Môme Piaf

    
J'ai trouvé très peu sur la relation de Colette et de Piaf. Il y a sans doute très peu : il faudrait revoir les chroniques de music-hall de Colette, je ne les ai plus… Une photo montre apparemment, chez l'une les félicitations, l'enthousiasme, l'assurance, chez l'autre la timidité, l'étonnement, une admiration un peu réservée… On est en 1952, à la remise du grand prix du Disque attribué à… Colette ! Ces mots, dans la bio de référence de l'écrivain par Claude Pichois : " Piaf, qu'elle n'apprécie pas ". 
    
Et ça me surprend beaucoup. C'est possible, bien sûr. La vulgarité de Piaf, Piaf droguée, ce n'est pas l'esprit de Colette. Son répertoire très, trop ? populaire, alors que la Dame du Palais-Royal jouait ses classiques au piano, a travaillé avec Ravel… En revisitant un peu Piaf, je découvre qu'elle méprisait, sur la fin en particulier, les prix, a refusé à Charles Dumont toutes ses chansons, jusqu'à " Non, je ne regrette rien ", parce qu'elle les voyait comme des chansons à prix… Et puis, de la timidité chez Piaf, cela n'a rien d'évident…
    
     
Je l'ai toujours crue sincère, cette photo que j'ai souvent regardée, et aimée. L'ai-je mal lue ? Cette croyance, ou cette naïveté, demeure, vacille un peu… Une admiration, mêlée d'une pitié réprimée, me semble inévitable de la part de Colette pour la chanteuse de La Foule. Son regard sur les artistes douloureux était ambigu, l'affection y était fouettée par la réserve intime, un certain rejet, comme en témoigne L'Envers du music-hall… 
    
Quant à ce que Piaf pouvait ressentir pour Colette… je n'en ai aucune idée ! Il y a ce sourire de l'une et de l'autre, différent… leurs génies… leurs deux corps perclus de rhumatismes. Piaf se faisait administrer des piqûres. Colette refusait jusqu'à l'aspirine.
    
J'ai revu le film d'Olivier Dahan et y ai trouvé tout magnifique et bouleversant. Un film d'enfant, sur une enfant, qu'on ne peut pas vraiment voir avec des  yeux d'adulte…
    
La Môme Piaf, essentielle.
    
    

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