lundi 12 décembre 2011

Pauline

– Pauline ?
– Madame, il y a Jean Genet à la porte, qui demande si vous êtes visitable ?
– Oh, pas aujourd’hui, pas aujourd’hui… Dis-lui que je suis déjà visitée. Entre nous, quel emmerdeur, celui-là ! Tu penses qu’il va finir par me lâcher ?
– Je vais m’y employer, si vous me permettez.
– Je te permets tout !
      
   Pauline Vérine et Colette
     
Jolie Pauline, douce comme ton nom et comme lui un peu ronde, lisse, blonde… Ta vigueur qui supplée à la mienne quand il faut se déplacer, ta simplicité quand il faut, non sans précautions, habiller, déshabiller mon corps…
       
Qui dois-je remercier pour t’avoir mise sur ma route, un matin de la première guerre ? J’avais quarante ans, et toi… treize ? Un tel compagnonnage et une telle fidélité, je ne peux pas en imaginer d’autre exemple. Au moins auras-tu eu, pour récompense, une vie heureuse près de moi ? Je l’espère, je le crois, à voir depuis tant d’années ton sourire journalier étoiler ta face. C’est à toi seule que je dois ma gratitude, Pauline, pour m’avoir choisie…
        
Pauline dans sa trentaine
     
Tout est bleu ce matin
© Frédéric Le Roux

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