vendredi 29 mars 2013

Sur la sexualité (2)

   
10 février 2009, suite
     
Quand j'ai commencé à souffrir dans ma sexualité, à cause de l’amour, du chagrin d'amour, à cause de la fatigue du corps, de ses changements à l'approche de la quarantaine, j'ai approfondi l'étrangeté de ma sexualité… Moins en actes, moins dans la relation en tout cas, qu'en pensée. J'imagine (je me rappelle mal) qu'il peut y avoir une souffrance comparable dans l'adolescence. Ce n'était vraiment pas drôle pour moi il y a un an, un an et demi. Rassembler aujourd'hui ce que j'ai compris, en revanche, est bien agréable… le cosmos du sexe rétablit peu à peu son ordre, les mots d'aujourd’hui en reflètent la constellation heureuse, glorieuse… Car une fois adoptés, entre la fin de la vingtaine et le début de la trentaine, les codes, le style d'une sexualité spécifiée, les pratiques, les figures et les objets précis qu'elle régit, je crois qu'on les conserve pour la vie… 
     
Cela ne signifie pas qu'ils vont conserver la même force, le même attrait toute la vie. Mais ils ont donné une forme à ce qui était divers, indéfini, un peu aveugle… Le cuir et ses rituels, son annexe latex, pour certains la panoplie skets-survet, amie du pipi, sont des routes stables dans la fantasmagorie instable que ne cesse d’être, au fil de la vie, la sexualité. A moins qu’on les délaisse, qu’on les dépasse ? Et que penser de ceux qui ont adopté une ligne de ce genre beaucoup plus tôt ? Mais ceux-là n'ont-ils pas fait qu'essayer ?
    
frontispice : dessin de Ralf König, https://www.facebook.com/RalfKoenig?fref=ts

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